Pour ou contre le télétravail ? 3 questions à un sociologue pour y voir plus clair

Travailler chez soi ou dans un café, sur un banc ou dans un parc… Rêve ou cauchemar ? Plaisir d’une liberté retrouvée ou porte ouverte à tous les excès ? Philippe Planterose, sociologue du travail, fait le point, entre avantages et inconvénients, sur cette nouvelle forme d’organisation professionnelle en plein développement.

 

A quels besoins répond le télétravail ?

Pour le salarié, au besoin de diminuer les déplacements « domicile-travail », de diminuer sa fatigue et son stress et de se dégager ainsi plus de temps pour lui… Au télétravail correspond donc un certain mieux-vivre, le salarié se sentant plus autonome et moins contraint. Pour l’employeur, toutes les études tendent à montrer que le télétravail s’accompagne d’une augmentation de la productivité, de l’ordre de 15 à 25 %, parfois jusqu’à 30 %.

 

Quels sont les désavantages du télétravail ?

La dérive principale est de confondre travail et vie privée. Il faut savoir fermer son ordinateur, sortir et s’aérer la matière grise. Par ailleurs, j’aime à dire que le télétravail, c’est travailler là où on est le mieux pour travailler. Si vous commencez à ne plus respecter ce principe, c’est que vous êtes déjà en train de glisser vers un télétravail subi, parfois même esclavagiste. C’est évidemment important de continuer à rencontrer les autres, à travers, par exemple, des espaces de coworking.

 

Où en est la France en matière de télétravail ?

Des pays comme la Suède, le Danemark, les Pays-Bas et même la Belgique sont bien plus avancés que nous. Aujourd’hui, des études sociologiques estiment que dans ces pays, le télétravail représente entre 35 et 40 %, contre 15 à 18 % en France.